Prévoyance du médecin : avez-vous vraiment tout prévu ?

Soigner les autres, c’est bien. Se protéger soi-même, c’est essentiel.

On soigne, on gère un cabinet, on court entre consultations et tâches administratives… et la prévoyance passe souvent à la trappe. Pourtant, pour un médecin, anticiper les coups durs et préparer la retraite, c’est aussi une question de responsabilité, envers soi, sa famille et son activité. Voici cinq conseils simples pour y voir plus clair.

1. Ne pas se contenter du minimum

L’AVS et l’AI offrent une base, mais rien de plus. Pour un médecin indépendant, elles ne suffisent pas à maintenir un niveau de vie décent en cas d’incapacité ou à la retraite. La première étape consiste donc à compléter ces prestations par une solution LPP adaptée ou, à défaut, un 3e pilier A, fiscalement avantageux.

2. S’assurer contre la perte de gain

Une maladie qui se prolonge, un accident ou un burnout peuvent vite devenir catastrophiques pour un cabinet. Une assurance perte de gain maladie bien calibrée protège le revenu et permet de continuer à payer les charges fixes. Attention à deux paramètres clés : le délai d’attente avant indemnisation et le taux de couverture (idéalement 80 à 100 % du revenu assuré).

3. Penser à l’invalidité

Même si le sujet n’est pas très joyeux, il faut y penser. Une assurance invalidité privée complète utilement les prestations publiques, souvent limitées. Certaines solutions couvrent aussi le remplacement temporaire du praticien pour maintenir l’activité du cabinet : une option à considérer sérieusement.

4. Optimiser sa retraite dès aujourd’hui

 La retraite, c’est loin ? Ca dépend de votre âge…. Pour ce qui est d’optimiser sa retraite, plus on commence tôt, plus on garde de liberté.

Une adhésion à une fondation LPP pour médecins ou des versements réguliers dans le 3e pilier A permettent de combiner épargne et déductions fiscales. En 2025, les indépendants peuvent déduire jusqu’à CHF 36’960 par an !

5. Réévaluer régulièrement sa couverture

Nouveau statut, mariage, enfants, achat de cabinet ? Chaque étape de la vie change les besoins en prévoyance. Un bilan complet tous les 2 à 3 ans avec un spécialiste, idéalement familier des professions médicales, permet d’éviter les doublons et de combler les lacunes.

La prévoyance n’est pas un luxe : c’est la condition d’une pratique sereine et durable. Soigner les autres, c’est votre vocation. Vous protéger, vous et votre famille, c’est votre devoir.

Jean Gabriel Jeannot, 05.11.2025

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TARDOC pour les nuls

Image. Soigner les autres, c’est bien. Se protéger soi-même, c’est essentiel.

2e pilier ou 3e pilier : comment choisir quand on est médecin ?

Pour un médecin, la question du 2e ou du 3e pilier n’est pas qu’une affaire de chiffres : c’est une décision stratégique, qui dépend du statut professionnel, du niveau de revenu et des objectifs personnels (protection, fiscalité, rendement, flexibilité).

Voici les grands principes pour orienter le choix.

1. Le 2e pilier : la sécurité et la structure

Le 2e pilier (LPP) est une assurance professionnelle couvrant les risques de vieillesse, d’invalidité et de décès.

Obligatoire pour les salariés, il reste facultatif pour les médecins indépendants, mais plusieurs fondations de prévoyance proposent des plans sur mesure. Il permet de constituer un capital retraite conséquent et offre une protection en cas d’incapacité de travail ou de décès. Les cotisations sont déductibles du revenu imposable, et la gestion est automatisée : idéal pour ceux qui veulent une solution clé en main. En revanche, la liquidité est faible (retrait limité à la retraite ou à des cas précis comme l’achat immobilier).

À privilégier si vous recherchez une structure solide, une protection intégrée et une discipline d’épargne sans gestion active.

2. Le 3e pilier A : la souplesse et l’optimisation fiscale

Le 3e pilier A est une prévoyance individuelle lié, très appréciée des indépendants et des praticiens en activité mixte. Les cotisations sont libres et flexibles, avec un plafond fiscal avantageux (CHF 36’960/an pour les indépendants sans LPP en 2025). Le capital est libre de placement (fonds, assurance, compte bancaire), offrant davantage de souplesse et souvent un rendement supérieur à long terme. En revanche, le 3e pilier ne comprend pas automatiquement de couverture invalidité ou décès : il faut la souscrire séparément.

À privilégier si vous souhaitez garder la main sur vos placements, optimiser votre fiscalité, ou compléter un 2e pilier existant.

3. Le bon équilibre : souvent, la combinaison des deux

La plupart des médecins ont intérêt à combiner 2e et 3e piliers. Le 2e pilier assure la base de la sécurité (revenu garanti, protection famille), le 3e pilier permet d’affiner la stratégie fiscale et patrimoniale selon la situation personnelle.

Le bon choix n’est pas entre le 2e ou le 3e pilier, mais dans la manière de les articuler.

Le premier protège et structure ; le second personnalise et optimise.

Pour le médecin, la clé est d’adapter la stratégie à la réalité du terrain : son mode d’exercice, sa fiscalité et ses projets de vie.

Comme pour la santé, la prévoyance repose sur un diagnostic précis — et un suivi régulier.