La solution est simple, il suffit d’analyser ce qui se passe en Appenzell Rhodes-Intérieures, le canton où les primes sont les moins chères de Suisse : 246 francs par mois (les habitants du canton de Genève paient en moyenne 454 francs).

Image. Reportage RTS info.

L’enquête de la RTS nous permet de lister les solutions à adopter pour que les primes baissent en Suisse romande :

  • En Appenzell, les gens vont moins rapidement chez le médecin. Le médecin interviewé déclare « que les patients viennent le voir que lorsqu’ils ne peuvent plus se soigner eux-mêmes ».
  • Quand ils se décident à consulter, ils se rendent d’abord chez leur médecin de famille.
  • De nombreux patients ne vont pas chez le médecin mais chez le naturopathe.
  • En Appenzell Rhodes-Intérieures, pour reprendre les termes du journaliste de la RTS, l’offre est limitée, « il y a deux ans l’hôpital a fermé, désormais le canton travaille en réseau ». Les soins spécialisés se font donc en dehors du canton.

Même si cette situation s’explique par plusieurs facteurs, le professeur d’économie de la santé interrogé déclare : « il existe un dénominateur commun entre tous les cantons qui proposent des primes basses : dans ces cantons les patients ne vont pas tout de suite chez le médecin 

Pas de médecins, pas d’hopitaux

Remplacer les médecins par des naturopathes ne nous semble pas la meilleure solution en terme de qualité des soins. Ne pas avoir d’hôpital et profiter des infrastructures des cantons voisins non plus.

Les Appenzellois sont-ils en moins bonne santé ? 

Par contre, les primes basses des Appenzellois doivent nous faire nous demander si en Suisse romande les patients ne vont pas trop rapidement chez le médecin, ou si le recours aux spécialistes n’est pas trop fréquent. Il serait surtout intéressant de savoir si ces Appenzellois de Rhodes-Intérieures qui consomment moins de services médicaux sont en moins bonne santé ou non.

Eviter les traitements médicaux excessifs ou inappropriés

Ces questions de consommation médicale sont taboues mais face à l’explosion des coûts de la santé, il n’est pas inutile de se les poser. Il faut limiter l’utilisation du système de santé aux soins réellement efficaces et utiles. Mais passer de la théorie à la pratique est complexe.

Il existe dans le monde, mais aussi en Suisse, un mouvement qui va dans cette direction, il porte le nom de Smarter medicine. On peut lire sur son site la philosophie de ce mouvement :

« La médecine offre aujourd’hui de très nombreuses possibilités et les gens croient généralement qu’il faut faire tout ce qui est possible. On méconnaît alors le fait que tout ce qui est possible n’est pas nécessairement utile. Conformément à la devise qu’en médecine, moins peut aussi signifier plus, l’association smarter medicine entend se concentrer sur les thématiques du déficit et de l’excédent de soins en médecine ».

Loin de nous l’idée que ce seul mouvement permettra de résoudre l’épineuse question de l’augmentation rapide des coûts de la santé, il y a cependant certainement de belles économies à faire en travaillant sur cette simple déclaration : tout ce qui est possible n’est pas nécessairement utile.

Ce travail concerne les professionnels de la santé et les patients.

Image. Une photo extraite du site SmarterMedicine.